Revue Française de la recherche
en viandes et produits carnés

ISSN  2555-8560

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Elevage des bovins de race Maraîchine et qualité de la viande de bœuf

L’élevage des races locales à petits ou très petits effectifs suscite aujourd’hui un regain d’intérêt car il s’accorde avec les enjeux de l’agroécologie et rencontre les aspirations des consommateurs. Cet article s’intéresse à la race bovine Maraîchine destinée aujourd’hui à la production de viande. Dans le cadre d’un projet de recherche-action, les chercheurs ont construit un protocole avec les éleveurs pour évaluer la qualité nutritionnelle et sensorielle de leur viande bovine. Après avoir présenté le contexte de l’élevage de vaches Maraîchine, l’article présente le dispositif expérimental et les résultats obtenus. Dix bœufs finis à l’herbe et 8 bœufs finis aux concentrés issus de 7 exploitations ont été recrutés. Les analyses ont été faites sur la bavette de flanchet et ont porté sur les caractéristiques biochimiques et métaboliques du muscle, les qualités sensorielles et les propriétés rhéologiques, les teneurs en lipides intramusculaires et leur composition en acides gras, et enfin, sur le potentiel antioxydant des viandes. La bavette de flanchet est en moyenne, par rapport aux autres races à viande, plus riche en acides gras polyinsaturés et moins riche en acides gras saturés. Le régime de finition à l’herbe conduit à des viandes plus maigres avec une meilleure valeur santé. Les défenses antioxydantes sont très élevées et la finition à l’herbe renforce surtout les défenses antioxydantes exogènes. Concernant les qualités sensorielles et rhéologiques, la finition à l’herbe n’impacte pas la couleur de la viande mais aboutit à une viande moins tendre malgré une augmentation de la jutosité.

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Edito

Quand la science animale passionne

Dépassées, les recherches sur l’élevage et la viande ? Le succès rencontré par le congrès joint des sciences animales de l’Association mondiale de la production animale (WAAP), de la Fédération européenne des sciences animales (EAAP) et d’Interbull a infligé un sérieux démenti à cette idée reçue. Les trois manifestations conjointes organisées à Lyon du 26 août au 1er septembre dernier par INRAE, l’AFZ (Association Française de Zootechnie) et FGE (France Génétique Elevage) ont en effet attiré plus de 2 200 congressistes représentant 66 délégations internationales, des assistances jamais vues. Certes, le thème « Changement climatique, biodiversité et durabilité globale de la production animale » était particulièrement mobilisateur et les chercheurs n’avaient pas eu l’occasion de participer à un tel événement depuis la période Covid. Le thème de la durabilité a constitué la trame de nombreuses présentations, toutes espèces confondues, de la maîtrise des émissions de gaz à effet de serre des bovins à la consommation d’eau, en passant par l’utilisation des terres. Mais le spectre des thématiques des 96 sessions organisées était particulièrement large et a suscité plus de 1900 propositions de communications sur la génétique, le bien-être animal, le classement des carcasses ou les attentes des acteurs et des consommateurs en matière de qualité. Les progrès scientifiques de ces dernières années, mais aussi l’évolution des comportements des consommateurs, ont vu émerger de nouveaux thèmes. Les avantages et inconvénients de la sélection génomique ont ainsi été observés sous différents angles. Plusieurs sessions ont été consacrées à la production d’insectes, principalement à destination de la nutrition animale. Un nombre croissant d’interventions a porté sur la production avicole et l’aquaculture. Enfin, signe des temps, une session entière s’est tenue sur alternatives aux produits animaux traditionnels, qu’il s’agisse des substituts de viande ou de la « viande de culture ». Dans un prochain numéro, nous vous proposerons une synthèse de quelques sessions intéressant directement les acteurs de la production de viande.

Jean-François HOCQUETTE et Bruno CARLHIAN