Revue Française de la recherche
en viandes et produits carnés

ISSN  2555-8560

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Etourdissement des bovins au pistolet à tige perforante

L’impact de la position du pistolet à tige perforante sur les dommages cérébraux a été étudié sur 19 bovins. L’objectif était de définir une méthode fiable pour léser le Système Réticulé Activateur Ascendant (SRAA) qui est fortement impliqué dans la conscience. Les positions testées ont été deux positions situées à l’intersection des diagonales entre l’œil de l’animal et la base de la corne opposée (positions Basse, Œil-corneB et Haute ; Œil-corneH) et deux positions situées au milieu d’une ligne entre le sommet de la tête et la ligne reliant les deux yeux de l’animal (positions Basse, MédianeB, et Haute, MédianeH). En utilisant la position Œil-corneB, la tige est passée le plus souvent sous le cerveau. Les positions Œil-corneB et Œil-corneH ont été influencées par la forme de la tête. Les positions MédianeB et Œil-corneH ont permis de léser le SRAA d’environ la moitié et les trois-quarts des animaux, respectivement. La position MédianeH a permis quant à elle de léser le SRAA de manière satisfaisante (dans la zone cible : 95% des animaux ; à la limite de la zone cible : 5% des animaux). Les inconvénients de cette position sont le risque d’un tir trop caudal et le fait que les canthi externes des yeux sont plus difficilement repérables. En conclusion, placer le pistolet 1 cm plus bas que la position MédianeH, ou environ 2 à 3 cm plus haut que les positions Œil-corneH ou MédianeB, maximise la probabilité de léser le SRAA, en limitant les risques d’un tir trop caudal.

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Edito

Les leçons d’un salon

Le salon international de l’Agriculture qui s’est achevé le 3 mars dernier a révélé au public l’ampleur du malaise qui parcourt le monde agricole et singulièrement celui de l’élevage. Ce désarroi n’a guère surpris les observateurs du secteur, tant toutes les espèces produites en France semblent aujourd’hui sur le reculoir. En sept ans, les cheptels bovins laitier et allaitant ont perdu respectivement 409 000 et 564 000 vaches, soit près d’un million de têtes au total, selon le GEB. Depuis deux ans, les volumes de porcs abattus en France n’ont également cessé de s’effriter (-4,6% en têtes ces douze derniers mois selon FAM), suivant en cela le déclin du cheptel porcin français. Les effectifs d’agneaux abattus sont également en baisse depuis un an (-3% d’octobre 2022 à octobre 2023). Quant à la production de volaille, frappée par la grippe aviaire, elle peine à retrouver son niveau de 2021. Cette orientation générale n’est évidemment pas sans conséquences sur les abattoirs et les ateliers de transformation. Lors d’une conférence de presse organisée en amont du salon de l’Agriculture, les dirigeants de Culture Viande ont révélé qu’un abattoir fermait tous les mois depuis septembre 2023, ce chiffre étant monté à "deux par mois" depuis le début de l’année. Certaines entreprises ont bien du mal à faire face à la chute de l’offre dans leur zone, sans compter l’augmentation des charges de transport, d’électricité, d’emballage ou de mise aux normes.
Pour enrayer la décapitalisation en cours dans la plupart des productions, le ministère de l’Agriculture a dévoilé au SIA un "plan gouvernemental renforcé de reconquête de souveraineté sur l’élevage" (1). Celui-ci insiste notamment sur le nécessaire renouvellement des générations d’éleveurs et sur l’attractivité des métiers par l’amélioration du service de remplacement ou encore par la mise en place d’un nouvel instrument financier "pour soutenir les nouvelles installations en agriculture et les investissements porteurs de transitions". Le gouvernement promet "la simplification et l’accélération des procédures administratives" pour les bâtiments d’élevage "en ramenant à deux mois les délais de recours contre les projets agricoles", mais aussi en supprimant un niveau de juridiction et en fixant un délai maximal de jugement à dix mois pour les contentieux. En marge de ce plan, les pouvoirs publics ont également répondu à une revendication répétée des filières viandes françaises en publiant un nouveau décret "relatif à l'utilisation de certaines dénominations employées pour désigner des denrées comportant des protéines végétales". Celui-ci vise à interdire l’usage des termes "steak", "saucisse", "escalope", "paleron", etc. sur les aliments élaborés à base de végétaux.
Ces annonces seront-elles en mesure d’inverser les tendances de fond constatées en matière d’élevage et de consommation de viande ? En tous cas, les filières françaises ont pu constater, lors de cette 60e édition du salon, que le soutien des citoyens- français leur était plus que jamais acquis. En dépit d’une ouverture particulièrement agitée et des images de désordre, plus de 603 000 visiteurs sont venus plébisciter le modèle français et les produits qui en sont issus. Un soutien qui sera précieux aux éleveurs, abatteurs et bouchers français à l’avenir.

Bruno CARLHIAN et Jean-François HOCQUETTE

(1) https://agriculture.gouv.fr/lancement-du-plan-gouvernemental-renforce-de-reconquete-de-notre-souverainete-sur-lelevage