Revue Française de la recherche
en viandes et produits carnés

ISSN  2555-8560

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Les outils de prédiction de la qualité à l'épreuve des professionnels français

La filière bovine est structurée par deux types de consommation : les achats du quotidien orientés vers des produits économiques en portions tendres, souvent transformés (comme le steak haché) et les achats plaisir orientés vers une recherche de plaisir gustatif et la satisfaction de critères sociétaux et environnementaux.
Toutefois, il est difficile pour la filière de garantir des produits réguliers et homogènes pour satisfaire les consommateurs. Ces inadéquations proviennent des systèmes actuels de notation des carcasses. Ainsi, les professionnels rencontrés apparaissent favorables à un changement de système de notation basé sur un système de prédiction des qualités sensorielles qui pourrait s’inspirer de systèmes étrangers comme le "Meat Standards Australia" pour les pièces de boucherie. Un tel système, par sa segmentation, pourrait répondre aux attentes des deux types de consommation, quotidienne et plaisir, permettant de générer une plus-value pour l’ensemble de la filière comme c’est le cas en Australie. Toutefois, la diversité des organisations aux intérêts parfois divergents rend très peu probable, à court terme, la mise en place d’un système de prédiction à l’échelle de la filière. Ainsi, la mise en place d’un système de prédiction des carcasses découlerait plus probablement d’une initiative individuelle. Les maillons où une initiative individuelle est la plus probable sont, d'une part, la grande distribution pour laquelle le levier déclencheur réside dans la diffusion des connaissances et, d'autre part, les entreprises de viande indépendantes de l'élevage qui souhaitent assurer un approvisionnement régulier et qualitatif. Les freins économiques, opérationnels, politiques et de connaissances rendent en revanche peu probable l’initiative d’un développement collectif ou par l’amont de la filière d’un système de prédiction de la qualité sensorielles des viandes bovines. Toutefois, une faible probabilité existe, elle dépend de la perception d’une éventuelle opportunité socio-économique par une organisation novatrice ou de l’évolution de la réglementation européenne.

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Edito

Quand la science animale passionne

Dépassées, les recherches sur l’élevage et la viande ? Le succès rencontré par le congrès joint des sciences animales de l’Association mondiale de la production animale (WAAP), de la Fédération européenne des sciences animales (EAAP) et d’Interbull a infligé un sérieux démenti à cette idée reçue. Les trois manifestations conjointes organisées à Lyon du 26 août au 1er septembre dernier par INRAE, l’AFZ (Association Française de Zootechnie) et FGE (France Génétique Elevage) ont en effet attiré plus de 2 200 congressistes représentant 66 délégations internationales, des assistances jamais vues. Certes, le thème « Changement climatique, biodiversité et durabilité globale de la production animale » était particulièrement mobilisateur et les chercheurs n’avaient pas eu l’occasion de participer à un tel événement depuis la période Covid. Le thème de la durabilité a constitué la trame de nombreuses présentations, toutes espèces confondues, de la maîtrise des émissions de gaz à effet de serre des bovins à la consommation d’eau, en passant par l’utilisation des terres. Mais le spectre des thématiques des 96 sessions organisées était particulièrement large et a suscité plus de 1900 propositions de communications sur la génétique, le bien-être animal, le classement des carcasses ou les attentes des acteurs et des consommateurs en matière de qualité. Les progrès scientifiques de ces dernières années, mais aussi l’évolution des comportements des consommateurs, ont vu émerger de nouveaux thèmes. Les avantages et inconvénients de la sélection génomique ont ainsi été observés sous différents angles. Plusieurs sessions ont été consacrées à la production d’insectes, principalement à destination de la nutrition animale. Un nombre croissant d’interventions a porté sur la production avicole et l’aquaculture. Enfin, signe des temps, une session entière s’est tenue sur alternatives aux produits animaux traditionnels, qu’il s’agisse des substituts de viande ou de la « viande de culture ». Dans un prochain numéro, nous vous proposerons une synthèse de quelques sessions intéressant directement les acteurs de la production de viande.

Jean-François HOCQUETTE et Bruno CARLHIAN